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C >> Domotique, présentation
1 / La domotique
1.1 / Définitions
- Université de Sherbrooke
Sherbrooke (Québec)
Département de génie électrique et de génie
informatique
« On regroupe sous l'appellation domotique l'ensemble des
technologies de l'électronique, de l'informatique et des télécommunications
qui sont utilisées dans les domiciles pour rendre ceux-ci plus
«intelligents». La domotique vise donc à intégrer
dans un tout cohérent différents systèmes assurant
des fonctions de sécurité, de confort, de gestion d'énergie,
de communications, de divertissement, d'éducation, etc. qu'on
retrouve dans une maison ».
- Le Monde
Edition du mercredi 2 février 2000
« C'est l'ensemble des techniques, en particulier l'informatique,
qui tendent à automatiser, dans la maison, la sécurité,
la gestion de l'énergie, les communications. Mis en réseau
et réunis autour d'une même interface, les différents
systèmes peuvent interagir et être commandés à
distance. En domotique, l'utilisation initiale de certains courants
des circuits électriques est peu à peu délaissée
au profit des réseaux informatiques et de télécommunication.
On parle également d'« immotique » pour
un immeuble ».
- Habiter demain, la domotique, intelligence et communication, Jérôme
Rousseaux, Ed. EGT / Nathan. 1989
« Ensemble de services de l'habitat assurés par des
systèmes réalisant plusieurs fonctions, pouvant être
connectés entre eux et à des réseaux internes et
externes de communication. Parmi ces fonctions, on trouve notamment
l'économie et la gestion technique, l'information et la communication,
la maîtrise du confort, la sécurité et l'assistance ».
- Belgian Center for Domotics and Immotics - BCDI -[1]
« Le terme « domotique » est un néologisme.
Il se compose du mot latin domus - qui signifie « maison »
- et d'un suffixe comme dans le mot « électronique ».
On comprend ainsi aisément tout ce que ce terme englobe : il
s'agit de la combinaison de la construction de logements et des technologies
de pointe. Il n'a pas encore véritablement acquis droit de cité,
mais il intègre une référence au (logement du)
futur ».
- Le Petit Larousse, de son côté, définit la domotique
comme : « Concept d'habitat intégrant tous les automatismes
en matière de sécurité, de gestion de l'énergie,
de communication, etc. » Un élément suffisamment
rare dans une définition de dictionnaire pour être ici
noté : la présence d'un « etc. »
qui en dit long sur l'imprécision et le caractère ouvert
de la domotique.
- VSD (9/11/2000), titrait :
BIENVENUE DANS LA MAISON... INTELLIGENTE !
« Un androïde prépare votre petit déjeuner
dans la cuisine, un autre sort la voiture du garage... Ce rêve,
que faisait le maître de la science-fiction Isaac Asimov en 1972
dans son roman Les Robots, est désormais sur le point de se réaliser.
À cela près qu'aujourd'hui, le robot bourré d'électronique
et monté sur roulettes n'est plus d'actualité. C'est votre
maison elle-même ou votre mobilier qui s'apprêtent à
prendre en charge la plupart des tâches ménagères
: bienvenue dans l'ère de la domotique ! Un concept inventé
par un Français: Bruno de Latour »[2].
1.2 / L’Homme et la machine
Les définitions précédentes affichent clairement
la domotique comme un ensemble de domaines liés, de près
ou de loin, au bâtiment ( … dans la maison – …
votre mobilier - …) mais elles oublient l’essentiel :
l’usager.
En effet, la préoccupation première doit être le « domo »,
donc l'habitat et, finalement, « l'homme qui habite ».
Le « tique », qui évoque les nouvelles technologies,
doit n'être qu'un moyen au service de l'habitant. Il est banal aujourd'hui
de dire que c'est la technique qui doit être au service de l'homme,
et non le contraire. Mais il n'est pas mauvais de le rappeler !
En reprenant l'expression de Le Corbusier définissant la maison
comme « la machine à habiter », on pourrait
aujourd'hui introduire la notion de « système à
habiter ». Une machine est limitée dans ses applications,
comme l'indique le sociologue Jean Baudrillard : « Pour rendre
un objet pratique automatique, il faut le stéréotyper dans
sa fonction et le fragiliser ». Jean Baudrillard constate ainsi,
dès 1968, qu'après avoir fait imiter ses fonctions primaires
(gestes) par la machine, l'homme projette ses fonctions superstructurelles
(autonomie de la conscience, pouvoir de contrôle) sur les objets
automatisés. Une réflexion qui s'applique très bien
à la « maison intelligente ».
Cette sublimation de l'homme dans l'objet préconise bien le double
sentiment de fascination et de crainte que peut susciter la domotique.
La « maison intelligente », en transposant le système
nerveux humain à la maison, fait éclater la standardisation
des comportements dans l'habitat, source d'insatisfaction pour l'usager.
Mais pour ce même usager, le syndrome de l'homme passant sous le
contrôle de l'ordinateur, comme dans le film de Stanley Kubrick
2001 L'Odyssée de l'espace est source de crainte. Face à
cette crainte s'impose différentes contraintes, notamment la fiabilité,
le service, le pilotage manuel et la facilité d'utilisation. La
fiabilité est essentielle car ça n'est pas la peine d'éliminer
des soucis d'un côté pour en amener d'autres par ailleurs.
Le service, et notamment le service après vente est important pour
rassurer l'usager. Un système domotique devra toujours laisser
la possibilité de subir une dérogation pour être piloté
« comme avant ». La technologie doit être
invisible et c'est l'objectif de l'ergonomie que faciliter le dialogue
entre l'homme et la machine.
En fait, le « système habiter » symbolise
un nouveau type d'habitat où les « outils »
de la vie de tous les jours chez soi ne sont plus « empilés »
tant bien que mal, mais organisés et interactifs.
1.3 / Les motivations des usagers
Une nouvelle fois, ce n’est pas le marché qui est à
la source de cette « domotique » : c’est évidemment
le consommateur, l’usager, parce qu’elle est une valeur ajoutée
à son habitat, à sa qualité de vie, il paraît
donc évident que l’usager ait son mot à dire.
Selon le site Domotique News[3], les motivations de l'usager pour la domotique
sont multiples et l'on peut considérer les points suivants par
ordre d'importance :
1. accès partagé à Internet
2. partage de ressources informatiques
3. gestion et distribution de l'énergie,
4. surveillance et sécurité,
5. confort et commodité,
6. indépendance et autodétermination,
7. prestige,
8. qualité de vie
Trop souvent, la domotique a été présentée
que par son aspect technique sans prendre en compte les relations de l'individu
avec cette technologie au-delà de la simple ergonomie. L'individu
est souvent relégué au second plan en tant qu'objet de la
bienveillance technique.
La mise en place d'une installation domotique peut s'étaler dans
le temps et l'utilisateur sera donc à la recherche :
1. d'un système qu'il puisse compléter
par lui-même,
2. de produits connectés indépendants de leur
point de connexion (le « système » doit
reconnaître chaque produit communicant « Plug &
Play ») afin qu'ils puissent être déplacés,
3. d'une transmission d'information qui soit sûre
afin d'éviter les erreurs de fonctionnement,
4. d'un module d'interface qui soit peu cher et convivial
D'autres tendances importantes de notre vie socio-économique
renforcent également l'introduction de la domotique dans notre
habitat.
Les personnes éprouvant des problèmes de mobilité
ont de véritables besoins à ce niveau. On pense en premier
lieu aux personnes âgées et aux handicapés.
Dans ce cadre, trois fonctions sont essentielles : la sécurité,
les économies et la communication (avec une demande de réaction
rapide en cas de danger par exemple).
Deux éléments viennent encore s'ajouter : l'assistance à
distance et la sécurité domestique. La domotique en tant
que service donc, et, dans ce sens, cette nouvelle technologie peut faire
des merveilles.
Les utilisateurs sont plus demandeurs de services que de techniques. La
domotique passe donc par des services, et surtout des téléservices,
proposés à l'habitant pour simplifier son quotidien.
Nous constatons aujourd’hui que l’avenir économique
réside bel et bien dans les services, la société
Compaq qui vient de décider d’interrompre la production de
PC pour se consacrer uniquement aux services informatiques en est une
belle illustration, cette tendance nous rassure donc sur le devenir du
marché de la domotique qui repose principalement sur ces services.
Une autre tendance qui va influencer directement notre environnement de
travail ainsi que notre habitat est le télétravail.
L'organisation du travail dans les entreprises, l'augmentation du trafic
routier, l'évolution de la bureautique et des télécommunications,
permettent de prévoir pour l'avenir proche une extraordinaire expansion
du travail à domicile. La domotique se doit d'être attentive
à cette évolution et de prévoir des solutions pour
les usagers qui souhaitent équiper leurs habitations d'un espace
de télétravail.
Un dernier point à souligner est l'introduction de la domotique
dans les immeubles collectifs.
Ces systèmes présentent l'originalité d'apporter
des services destinés aux gestionnaires et aux résidents.
La domotique collective permet donc de valoriser et de préserver
le patrimoine immobilier.
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Suite
[1] http://www.bcdi.be
(Belgian Center for Domotics and Immotics)
[2] http://www.domotique-news.com/fr/articles/VSD.htm.
[3] http://www.domotique-news.com/fr/savoir/la_domotique.htm#motiv.
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